Un espace culturel au milieu d’immeubles en sursis
La troisième réalisation majeure de l’année écoulée a été la création d’un espace d’expression artistique et multiculturelle nommé LE PATIO. Tout à la fois concept, projet et espace en soi, LE PATIO a aussi servi d’espace-temps fort pour dire au revoir à un bâtiment emblématique du quartier, l’immeuble de la Migros, situé entre la route des Acacias, la rue du Lièvre et la rue Gustave-Revilliod. Tous les habitant·es du quartier et ses visiteur·euses ont des souvenirs, des histoires, des émotions liés à ce lieu. Aussi il nous a paru essentiel de marquer la transition et de mener ensemble cet été une célébration autour d’une page qui se tourne dans l’histoire des Acacias. Des interventions de street art, en partenariat avec l’association Walls’street, ont transformé le bâtiment en galerie éphémère, devenant pour quelques mois un pôle culturel. Une programmation estivale dans la cour intérieure (plus de 700 m2) de plus de vingt événements, ateliers de danse, de musique et de création, contes, repas partagés, concert symphonique et silent party notamment, a permis à la population de s'y rencontrer et d’y passer de bons moments gratuitement, avant que le bâtiment disparaisse et que le chantier commence.
Fresques Urbaines
L’artiste parisien Kanos a réalisé une fresque gigantesque en entrée de quartier. Inspirée de Salomé, l'œuvre d’Alphonse Mucha, la fresque murale monumentale reprend des éléments d’identité du quartier, comme des fleurs d’Acacias, des éléments mécaniques rappelant la présence d’ateliers et garages, l’évocation des forains qui étaient installés à la Queue d’Arve jusqu’en 1967 ou encore la pratique de la musique, chère aux communautés présentes dans le quartier et partie prenante des événements de Topos.
Élan collectif
L'engouement manifesté par les habitant·es et acteur·trices des Acacias est un signal clair que les propositions de Topos ont du sens. Le nombre de collaborations et mises à disposition de savoir-faire nous portent aujourd’hui. Cet élan collectif et l’envie de poursuivre l’aventure exprimée par des personnes si différentes ainsi que la qualité de leurs propositions nous confortent dans notre mobilisation.
En parallèle à cette dynamique, nous avons pu nous rendre compte et prendre la mesure de la méconnaissance des projets liés au PAV par la population. D’un autre côté, le souhait des habitant·es et usager·ères de mieux comprendre le projet du PAV et d’y être associés revient fortement, mais pas en tant que “faire-valoir”. Cela tombe bien puisque notre démarche cherche à renforcer la capacité d’agir de la population qui habite le quartier et à travailler en complémentarité avec les concepteurs des projets urbains, en s’appuyant sur la connaissance experte des gens du lieu des usages et d’une réalité immatérielle.